La conception, la construction et l'entretien d'immeubles durables vont de pair avec l'intégration de la biodiversité. Dans la mesure où nous intégrons des éléments naturels dans nos projets de construction, nous créons non seulement un environnement durable, mais accroissons aussi la valeur à long terme et l'attrait de nos immeubles.

La nature urbaine est un élément important du système d'absorption de chaleur en ville. La nature y crée des «cool spots» à l'intérieur des îlots de chaleur urbains et offre des espaces de repli et de mitigation en période de canicule. Mais elle exerce aussi une influence sur les températures à l'intérieur des bâtiments. Ainsi, les arbres et les végétalisations de toits et de façades assurent une bonne régulation de la température et contribuent à réduire le besoin énergétique des bâtiments. Les arbres et les végétalisations de toits et de façades protègent également la structure bâtie des influences liées aux intempéries.

Sur des surfaces dégagées riches en biodiversité, l'eau de pluie peut être stockée, infiltrée, évaporée ou réutilisée sur place. Cela réduit le risque de submersion, garantit une bonne régulation de la température, permet une irrigation peu coûteuse et décharge les systèmes de canalisation. 

La nature urbaine diminue également le bruit et améliore la qualité de l'air. L'aménagement d'un cadre résidentiel, scolaire et professionnel propice à la biodiversité améliore ainsi la qualité de l'habitat et la productivité du travail. Dernier point, et non des moindres, les surfaces dégagées riches en biodiversité sont des puits de CO2 et s'avèrent plus résistantes et résilientes que les surfaces conventionnelles face aux modifications de l'environnement.

En favorisant la promotion de la biodiversité dans le tissu urbain, nous jouons le rôle de pionnier et de moteur de la transition socio-écologique. Avec notre engagement, nous contribuons à instaurer une relation mutuelle entre la nature et l'être humain, ce qui nous permet d'exercer une influence positive sur l'avenir de notre société. 

La surface bâtie figure parmi les utilisations du sol à plus forte croissance de Suisse, ce qui requiert une gestion économe et efficace. Le développement de l'urbanisation vers l'intérieur implique de plus en plus une conception et une planification en réseau. Des solutions souples, multifonctionnelles et porteuses d'avenir s'imposent.

C'est une obligation et une chance en même temps de créer des immeubles et des espaces qui satisfassent au même titre les besoins de la nature et de l'être humain. Cela concerne par exemple la rétention des eaux de pluie, la réduction du stress thermique, l'amélioration de la qualité de séjour et la recyclabilité des matériaux. 

Diverses approches novatrices invitent à être appliquées et développées, comme l'"animal aided design", l'architecture basée sur l'écosystème ou les principes de la conception régénérative. Il faut du courage pour sortir des sentiers battus, mais en tant que pionniers visionnaires, vous ne pouvez qu'en bénéficier. 

Il est prouvé que la qualité marchande des biens immobiliers est influencée par l'intégration d'aspects écologiques et sociaux au niveau de leur conception, planification et construction. L'investissement dans la biodiversité offre des rendements économiques et sociaux à long terme. La nature en milieu urbain accroît l'attractivité des biens immobiliers, ce qui se traduit souvent par des valeurs marchandes et des loyers plus élevés.

Investir dans les aménagements biodivers se révèle financièrement rentable sur long terme, car de tels aménagements sont plus résistants et nécessitent un entretien moins intensif. En outre, les effets négatifs du changement climatique sur les bâtiments et les habitants, tels que la chaleur, les périodes de sécheresse ou les inondations sont réduits dans de tels aménagements. Enfin, ils sont les témoins d'une authenticité en termes de durabilité écologique, économique et sociale.

Les rapports sur la durabilité deviennent ainsi plus qu'un simple facteur de bonne réputation. Les investissements dans la biodiversité comblent les lacunes entre connaissances et actions, inspirent confiance et renforcent la réputation des promoteurs immobiliers et des investisseurs. De plus en plus, les systèmes de certification et les directives comme la taxonomie de l'UE exigent la prise en compte de la biodiversité dans les projets de construction et la réalisation de mesures appropriées sur et autour des bâtiments contribue au respect de ces exigences.

La promotion proactive de la biodiversité nous permet une harmonisation précoce avec les décisions politiques, les tendances sociales et économiques, et les impératifs écologiques. Cela nous permet de non seulement satisfaire mais aussi de dépasser les attentes de demain.

Les secteur de l'immobilier et de la construction sont stimulés par de nouveaux défis écologiques, qui résultent du dépassement des limites planétaires. Outre la diminution de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre, il s'agit également de protéger et promouvoir la biodiversité et de réduire l'imperméabilisation du sol.

La sauvegarde et la promotion de la biodiversité dans le milieu urbain sont soumises à la législation suisse. Certes, à l'heure actuelle, la contrainte légale est encore très faible dans les secteur de l'immobilier et de l'urbanisme. Toutefois, on peut s'attendre à ce que cela change rapidement, notamment en raison de l'adoption de la taxonomie européenne. Les cantons et les communes peuvent la mettre en oeuvre, et le feront de plus en plus, sous forme d'instruments légaux et d'instruments de planification.

La nature est une source de beauté et de diversité stimulante, et a une valeur en soi. L'intégration d'éléments naturels dans le milieu urbain crée un habitat inspirant, qui enthousiasmera ses résidents comme ses visiteurs. 

La biodiversité en milieu urbain permet le contact quotidien avec la nature, la découverte de la beauté du vivant et l'éveil de la fascination pour la diversité de la nature. Seuls les êtres humains qui font des expériences positives dans et avec la nature peuvent développer un lien étroit avec elle. Cela leur donne la faculté de vivre le contact avec la nature et d'en apprécier l'effet bienfaisant, régénérant et réducteur de stress, et donc d'améliorer la santé d'une manière générale. 

La présence d'éléments naturels dans le milieu urbain est un facteur "doux" déterminant, qui contribue à l'attrait, la popularité et la vie d'un site, accroît la valeur des quartiers et des immeubles et satisfait la demande croissante du marché. 

Les espaces verts dans un cadre résidentiel représentent un facteur d'identification, en particulier pour les résidents qui peuvent participer à leur aménagement.

Les espaces verts dans les environnements de travail accroissent durablement la valeur des immeubles – beaucoup de promoteurs le savent déjà depuis longtemps. Ils ont un impact déterminant sur la cadre de travail – les salariés se sentent bien dans un cadre vert et proche de la nature.

La nature urbaine nous fait du bien et a de nombreux effets positifs sur la santé humaine. L'activité physique joue un rôle central. Les espaces dégagés riches en biodiversité, aménagés de manière à favoriser le mouvement et les rencontres, incitent à bouger davantage et à passer du temps avec des amis ou des proches. Un contact régulier avec la nature favorise la détente et diminue le stress. Et les études le montrent: l'être humain passe plus de temps dans les environnements riches en espèces, attrayants, proches et sûrs. La biodiversité devant chez soi favorise également l'attachement à la nature et au lieu. En fin de compte, elle améliore la qualité de la vie et la satisfaction vis-à-vis de son lieu de résidence ou de travail. La réalisation de mesures appropriées sur et autour des bâtiments encourage l'activité physique.

Film sur la mobilité durable de l'Office fédéral de la santé

L'espace urbain peut héberger une riche biodiversité. Les bâtiments et les zones propices à la biodiversité offrent des habitats appropriés à de nombreuses espèces végétales et animales: la présence de 67% des espèces animales étudiées en Suisse et d'environ 45% des espèces végétales a déjà été attestée dans des zones urbaines. Une mosaïque de surfaces de plus ou moins grande taille et de haute qualité écologique peut jouer un rôle décisif pour la promotion de la biodiversité dans le milieu urbain et ainsi pour une qualité de vie élevée des habitants.

La nature a besoin d'espace. L'aménagement d'espaces ouverts devrait veiller à réduire l'imperméabilisation des surfaces. Un sol perméable s'intègre dans les cycles naturels tels que le cycle hydrologique, il offre un habitat aux organismes du sol et fournit aux plantes des nutriments et de l'eau. En outre, il contribue à atténuer la surchauffe des villes en été. Les sols imperméabilisés peuvent être désimperméabilisés. 

Bon nombre d'espèces animales requièrent diverses ressources, qu'elles trouvent dans différents milieux et structures, pour accomplir leur cycle de vie. Plus une zone dispose de structures et de milieux variés, plus la biodiversité sera riche. Parmi les caractéristiques qualitatives importantes des milieux et des structures figurent la présence d'espèces indigènes adaptées au site, la surface et/ou la taille, le nombre et la diversité, ainsi qu'un entretien proche de la nature. 

Les milieux existants constituent un réseau pour les végétaux, les animaux et les autres organismes vivant en milieu urbain. Les milieux anciens et naturels sont souvent très précieux et devraient donc être préservés dans la mesure du possible et connectés avec de nouveaux habitats. Le maintien de la végétation initiale crée de la continuité pour les espèces tributaires de ces milieux. De plus, il réduit le besoin de replanter et donc les coûts. L'entretien implique aussi des plantations de remplacement effectuées en temps opportun, notamment d'arbres et d'arbustes. Les arbres jouent un rôle primordial dans la promotion de la biodiversité et contribuent dans une large mesure au bien-être des humains. Ils fixent le CO2 dans la biomasse et améliorent la structure du sol ainsi que sa capacité de rétention de l'eau.

Les plantes indigènes constituent la base de la chaîne alimentaire, car beaucoup d'animaux se nourrissent principalement ou exclusivement d'espèces indigènes. Un aménagement propice à la biodiversité consistera donc essentiellement en espèces végétales indigènes et adaptées au site. Il faudrait éviter ou combattre la plantation et la diffusion d'espèces exotiques envahissantes qui se propagent rapidement et au détriment d'espèces indigènes. Ces espèces végétales proviennent d'autres régions (souvent d'autres continents) et ont été importées intentionnellement ou involontairement. Elles contribuent au déclin de la biodiversité à l'échelle mondiale. 

Un entretien professionnel et proche de la nature des espaces verts est indispensable pour garantir la qualité écologique et le bon fonctionnement de l'écosystème, et il contribue dans une large mesure à leur aspect attrayant. Cela implique le renoncement aux insecticides, herbicides et engrais minéraux. Les insecticides participent à la disparition des insectes et les herbicides détruisent des herbes sauvages vitales pour les insectes. Les pesticides et leurs produits de dégradation polluent de surcroît les sols et l'eau. Les sols pauvres en nutriments sont des sites parfaits pour la création d'habitats riches en espèces rares et menacées. 

Les éléments aquatiques, les bassins d'infiltration végétalisés, les pelouses, les prairies, les arbustes, les arbres et la végétalisation intensive des toitures permettent aux eaux de pluie d'être captées, infiltrées ou retenues. En même temps, ils offrent des habitats écologiquement précieux. L'eau de pluie collectée peut en outre servir à l'irrigation des arbres et des arbustes. une gestion optimisée des eaux de pluie aidera à faire face aux périodes de sécheresse, aux fortes précipitations et aux inondations, et elle soulagera les stations d'épuration et les canalisations. La gestion des eaux de pluie peut aussi être considérablement améliorée par des constructions à l'occasion d'assainissements ou de nouveaux aménagements. 

Un mode de construction respectueux des animaux garantira que les bâtiments ne constituent aucun obstacle ou piège et contribuera donc à la mise en réseau des habitats. Des mesures le permettent telles que des vitres conçues pour la protection des oiseaux, des passages dans les haies ou le recouvrement des puits. La réduction de la pollution lumineuse est également importante, car la perte d'obscurité nocturne compte parmi les pollutions les plus fréquentes. Bon nombre de processus physiologiques et de comportements d'animaux dépendent de la lumière ou de l'obscurité. La lumière artificielle accentue l'homogénéisation (les espèces fréquentes se répandent, les espèces rares se raréfient). Les espèces tolérantes peuvent s'adapter à la lumière artificielle et en tirent profit. Les espèces photophobes, en revanche, en souffrent et leurs chances de survie diminuent. Il faudrait par conséquent réduire l'éclairage et ne l'employer qu'en cas de besoin, par exemple pour des raisons de sécurité.